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Imaginer, créer, développer, innover... Le Blog du groupe DCF

Lendemains d'élections régionales...

Quel cadre de vie demain?

Les échéances démocratiques ont la vertu essentielle de permettre aux citoyens  de s’exprimer sur le passé et sur l’avenir.
Pour le passé il s’agit de juger de la qualité des réalisations ou plus exactement sur la perception par chacun d’entre nous de la qualité et de la pertinence des choix effectués et des décisions prises.
Pour l’avenir, il s’agit de choisir les meilleures promesses, les meilleurs engagements.


En ce qui nous concerne, nous avons pris part aux débats sur le logement, sur le Grand Paris, sur la politique de diversité, sur la mixité  sociale etc...

Que pouvons-nous  espérer ? Que pouvons-nous attendre ?

Le besoin en logements en Ile-de-France est considérable. C'est une vérité, mais au delà, il sera nécessaire de réfléchir à la réalité de la situation d'aujourd’hui: nous nous trouvons face à des ressources en baisse, face à une demande en hausse, face à des coûts qui grimpent, face à une interrogation sociale et face à un besoin d'une nouvelle urbanité.

Nous espérons une réelle prise en compte d’une politique du développement de l’offre de logements ouverte sur la satisfaction réelle des besoins des habitants dans leurs diversités sociales, économiques et culturelles. La crise crée de la précarité, de la pauvreté, de l’insécurité.

Un besoin d'une approche nouvelle

Nos politiques du logement sont intellectuellement décalées, nous résonnons selon des critères dépassés sur tous les sujets sauf un, la prise en compte de la nécessaire reconquête de notre environnement.
Pour les autres aspects de notre politique du logement, nous restons sur des réflexes historiques : le mode intellectuel de référence du  financement date  de l’après guerre, plus de cinquante ans nous séparent de cette référence. Mais nous sommes encore à opposer accession à location, à opposer la location pour « pauvres » et l’accession pour les «  riches » pour les moins pauvres. Le financement de l’accession est réservé aux CDI, la location privée réservée aux CDI (Cf. : les critères de location en cours sur le parc privé). Le locatif social serait, lui, destiné aux hommes et aux femmes dans la précarité, aux détenteurs de CDD, à ceux qui ne peuvent pas justifier d’une régularité de revenus etc. Même si la démonstration ci-dessus est simpliste, les cas réels sont souvent plus complexes, il faut bien constater que les grands axes sont bien ceux là.

Abandonnons la seule "financiarisation" de l'action pour le logement

Nous devons donc recourir à une meilleure offre de la diversité, à créer les conditions du libre choix. Dans ce domaine il faut remettre le chantier de la réflexion en route. Il faut dessiner les contours d'une nouvelle politique au service d'une nouvelle urbanité. Il faut réellement donner les moyens à chacun dans son histoire et sa culture, la possibilité d’exercer un vrai choix de mode d’habiter entre le locatif et l’accession et non un choix lié son contrat de travail, à sa situation sociale. Ce choix doit s’exercer au plus tôt dans le "parcours résidentiel", cela impose une véritable politique d’accession à la propriété sociale qui prenne en compte la gestion des garanties, la qualité et la pertinence des constructions, la structure juridique et fiscale des intervenants. Il est grand temps de travailler sur un autre mode de financement privilégiant les valeurs d’usage sur les valeurs patrimoniales, les valeurs de gestion et de durabilité sur la seule approche de l'investissement.

Redonner de la valeur à l'humanité de l'urbanisme

Mais réduire la problématique aux moyens financiers serait insuffisant, il faut aussi redonner de la valeur à l'humanité de l'urbanisme, à l'urbanité de notre temps. Il est grand temps de réinventer un urbanisme de l'homme social, il est grand temps de réfléchir à un urbanisme pour l’homme dans sa diversité et dans sa complexité.

Arrêtons de réfléchir à une échelle qui n’est pas la bonne, reprenons "les valeurs d’usage" au quotidien et du quotidien. Privilégions les fonctions de proximité sur les fonctions d’éloignement. Investissons dans la diminution drastique les besoins de transports  quotidiens. Luttons contre la surpopulation des transports  en en diminuant le besoin. Ouvrons les territoires, privilégions un urbanisme de cohabitation de la fonction logement et de celle du travail. Nous gagnerons en temps de loisirs, en stress au travail, en protection de notre environnement, en cout d’investissement, nous crérons plus de richesses à partager. L’urbanisme de l'urbanité, c’est moins de dépenses de santé, c’est moins de temps perdu, c’est plus de vie de famille, c’est plus de "bien être" quotidien. C’est aussi plus de travail de réflexion pour les acteurs de l’urbain, plus de modestie dans leur approche, plus de respect des "valeurs d’usage", plus d’humain dans la décision, plus d’urbanité dans l'architecture et moins d'architecture de l'objet dans l'urbanisme.

Edouard de Penguilly
Ancien administrateur de l’Institut Français d’Architecture
Ancien administrateur de l’Institut Français d’Urbanisme.

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